A la fin du XVIIe siècle, l‘Europe découvrait et adoptait
les belles cotonnades peintes de fleurs et d‘animaux aux couleurs
vives, importées de l‘Inde. Mais une concurrence sévère entre les
manufactures traditionnelles de soie et de coton amena Louis XIV à
décréter leur interdiction.
En 1759, avec la levée de cette interdiction, de nombreux étrangers,
derniers possesseurs d‘un réel savoir-faire en la matière,
s‘installèrent en France. Parmi eux, Christophe-Philippe Oberkampf,
graveur et coloriste du Wurttemberg, accepta la proposition de Tavannes
de fonder une manufacture dont il serait directeur. Jouy-en-Josas
aurait été sélectionnée pour la qualité de son eau. La fabrication
débuta en 1760, dans la petite maison du Pont de Pierre (l'école
de musique).Grâce à l‘ingéniosité d‘Oberkampf, la
manufacture devint alors la plus grande manufacture d‘Europe, employant
1237 personnes en 1821.
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Oberkampf bénéficia de la proximité de la Cour
de Versailles, passa au travers de la tourmente révolutionnaire, connut
une prospérité étonnante sous le Consulat, et fut décoré de la Légion
d‘Honneur par Napoléon lui-même. En revanche, son entreprise subit de
plein fouet la chute de l‘Empire.
Jouy-en-Josas qui était alors un village devint un bourg que
la fermeture de l‘usine aurait ruiné si le goût de la villégiature
n‘avait attiré dès le milieu du XIX e siècle, une population nouvelle. Oberkampf a été le premier Maire de Jouy-en-Josas. Il reçut des hôtes
célèbres dans sa maison : Marie-Antoinette et ses enfants, les
impératrices Joséphine et Marie-Louise, et les grands savants Monge,
Laplace, Lagrange, Chaptal, Gay-Lussac… intéressés par la chimie
qu‘employait alors la manufacture de toiles.
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